Abstract:
La langue française, comme toutes les autres langues du monde, connaît une évolution remarquable aussi bien en France qu’ailleurs ; évolution que les Sociolinguistes africains ont très souvent considérée comme une forme de dialectalisation de la part des locuteurs. Or, l’analyse socio-écolinguistique, qui embrasse l’ensemble des activités liées au langage en s’intéressant, non seulement à la langue et ses rapports avec la société et l’environnement linguistique, mais aussi au discours produit dans la communication sociale, intègre les pratiques effectives du langage qui font de la langue un acte circonstanciel et social dépendant des aspirations, perspectives et exigences du sujet parlant. Avec l’exemple des pratiques du fameux phonème français r, force est de noter qu’il existe bel et bien des normes endogènes du français, mais qu’autour de ces pratiques endogènes, se cache une histoire inéluctable que le socio-écolinguiste doit décoder ; d’où la problématique de la norme linguistique et l’idée d’une re-définition du phonème français. Cette recherche, plus particulièrement consacrée à l’analyse socio-écolinguistique du concept de changement linguistique, part des bases normatives du phonème r et de ses différents usages par les Camerounais du Cameroun et d’Afrique du Sud pour montrer l’interaction des structures linguistiques, sociales et environnementales impliquées dans ce processus. Elle aboutit à la conclusion selon laquelle la notion de phonème n’existe qu’à travers les usages du locuteur ; pratiques linguistiques qui doivent être situées dans leur environnement.